vendredi 1 octobre 2010

L'art évolue dans le temps et dans l'espace



http://vimeo.com/14641476

C’est un fait, nous vivons dans un monde ou tout est plus accessible et plus facile à réaliser qu’autrefois grâce à tous les outils que nous avons à notre disposition : les ordinateurs, les moyens de transport, etc. Nous n'avons plus le romantisme de développer chacune des photographies argentiques dans une chambre noire, car le numérique nous permet d'économiser temps et argent. Quoi de plus enrageant que de se retrouver devant une pellicule mal développée après une journée entière de prises de photos? Il est sûr que nous n'avons plus la frénésie de l'attente du résultat... Même si les mauvaises surprises sont moins fréquentes, l'éventualité d'un bris du disque dure est toujours possible.

Pour la peinture, le modèle n'a pas à garder la pose et la reprendre jour après jour pendant des mois, comme dans le temps de Léonard Da Vinci. L'artiste n'a pas à moudre les poudres et les mélanges dans l'huile pour retrouver à chaque fois la bonne teinte. Certains pensent que les artistes ont moins de mérite aujourd’hui, ils ne sont pas comme ceux qui vouaient leur vie à l’art, le dos arqué pour effectuer une fresque sur le plafond d'une église.

On peut croire que tout a déjà été inventé en art grâce à cette accessibilité... Et justement, là où tout a été inventé : rien ne l'a été! Nous avons les outils pour réinventer un monde animé par le défi de susciter l'émotion et l'envie de créer de l’émerveillement dans les yeux blasés du spectateur.

La vidéo, la peinture, les couleurs, les formes en mouvements, la sculpture, sont un tout qui ensemble crée quelque chose de nouveau, ou s’il ne l'est pas, qui sait se démarquer; voilà comment je décrirais l'œuvre de Robert Seidel qui présente CHAREL au Musée d'Arts Contemporains de Taipei à Taiwan.

Robert Seidel a le mérite d’avoir su utiliser toutes les ressources pour nous émouvoir. Plusieurs personnes disent rester froides devant l'art abstrait, et personnellement je crois que je passerais tout droit devant la célèbre toile de Kasimir Malevitch "Carré blanc sur fond blanc". Mais avec CHAREL, je me sens comme une enfant qui s'amuse avec un kaléidoscope. Nous avons l'impression d'entrer dans l'univers du tableau, avec ses formes en labyrinthes électroniques et de serpentins lumineux qui se promènent dans l'écran. Comme le cerveau humain est en quête perpétuelle de sens, on imagine des ressemblances avec les formes logiques dans son œuvre. Pour ma part, je me perds dans mon imagination, je vois des robes cubiques, une caverne de cristaux, je plane dans la lumière des nuages et des forêts exotiques.

Intriguée par cet artiste, je regarde sur son site officiel tous ses projets, celui de Phyletic Museum est intéressant. Il projette des formes lumineuses en milieu urbain. Je me demande ce qui pourrait se produire s’il rencontrait le réalisateur du Moulin à images Robert Lepage.

J'admire la démarche artistique de monsieur Seigel, voici le vidéo de la projection CHIRAL




chiral | projection artwork | MOCA Taipei 2010 from Robert Seidel on Vimeo.